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Femmes Résilientes

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Lorsqu’un 1er avril, on l’avait licencié de son travail, Yasmine avait cru à une blague. Poisson d’avril. Jusqu’à ce qu’on lui demande de vider son bureau dans les plus brefs délais. Mère célibataire, élevant un garçon de dix ans, la femme de 35 ans avait voulu mourir. Sa vie s’était effondrée du jour au lendemain, perdant tous ses repères, mal au point et désemparée. Yasmine avait détesté ce monde, de toutes ses forces. Elle s’était sentie diminuée, incompétente, mais surtout perdue…

Mais elle ne s’était pas arrêtée pour autant.

Yasmine n’avait pas fait tout ce chemin pour rien, il avait fallu qu’elle aille puiser en elle tout ce qui lui restait de positif pour continuer. Elle ne s’était pas arrêtée, parce qu’il fallait élever un garçon, parce que son amour pour lui était plus fort que tout. Parce qu’elle ne souhaitait que son bien, elle avait jouée pieds et mains pour se redresser. Et vivre.

Lorsqu’à vingt-deux ans elle fut victime d’un viol, Lunie avait voulu se donner la mort. Une tentative de suicide suivie d’une longue période de dépression, la jeune femme était mal au point. Dieu seul sait combien avait-elle détesté le regard des gens, empreint de pitié et de compassion. Elle était convaincue de ne pas avoir une place dans ce monde. Sa vie était un tourbillon de misères et elle n’avait plus le courage de continuer. Lunie avait peur, des autres et d’elle-même. Sa neurasthénie ne voulait pas disparaitre et jour après jour se laissait-elle aller un peu plus doucement…

Mais les femmes se relèvent toujours quand elles tombent.

Lunie avait décidé de ne plus être une victime. Elle s’était mise à écrire et à dénoncer. Dénoncer les misères de femmes, dénoncer ce monde cruel qui honore le bourreau et condamne la victime, dénoncer ce système qui discrimine les femmes et qui les porte à croire qu’elles ne sont rien, sinon que des objets sexuels. Lunie avait trouvé sa voie, et un excellent prétexte pour exister !

Issue d’un ghetto, Naomi savait parfaitement ce que voulaient dire les mots inclusions et insertions. Voilà déjà dix-huit années que Les organisations non gouvernementales et les candidats aux élections leurs vendaient avec ruse ces mots vides de sens au travers de leurs vils projets. Naomi avait toujours vécu avec la peur et la misère au ventre. Quoiqu’étant une grande rêveuse, son quotidien, empreint de crimes, de prostitution et de manipulations politiques la gardaient éveillée. Que pouvait espérer une fille comme elle, quand dans son entourage tout le monde souhaitait devenir bandit ou la compagne du bandit ?

Mais, s’était-elle dit, quel mal y a-t-il à vouloir toucher les étoiles ?

Naomi avait donc décidé de travailler doublement afin de réussir sa vie. Elle avait pris le chemin de l’université. En dépit des découragements et obstacles qu’on lui dresserait, elle ne s’arrêterait pas. Naomi avait les pieds sur terre mais ne pouvait s’empêcher de rêver. Parce qu’il le fallait, il fallait qu’elle se crée une vie, pour elle-même, pour sa famille et pour les autres. Elle avait cette ferme conviction qu’un jour serait-elle un vrai exemple pour les jeunes de son quartier. Ce pari, il fallait qu’elle le gagne. Nos origines n’ont nullement le pouvoir de nous condamner…

Régulièrement battue par son mari, Hannah avait l’impression d’être une vilaine chose. C’est fou de voir comment son mari prenait soin de leurs chiens alors qu’elle, elle n’avait connu que rigwaz, matinèt et jurons depuis qu’elle s’était mariée avec lui il y a de cela huit années. Trente ans et dans l’impossibilité d’enfanter, la jeune femme vivait un calvaire. Pendant longtemps avait-elle pensée à fuir, pendant longtemps aussi avait-elle craint les colères de son mari s’abattant sur elle. Ainsi, la jeune femme avait plutôt écouté les conseils de ces sœurs à son paroisse qui lui conseillait soumission et prières. Lapriyè se kle cheri m nan, Bondye ap fini pa chanje misye !

Mais il ne changeait toujours pas. Le Bon Dieu semblait n’avoir aucun effet sur les excès de colère de cet homme. Toutes les nuits elle endurait sa furie et tous les matins espérait-elle qu’il rencontrerait la lumière et qu’il finirait par changer.

Ses parents l’avaient abandonné à cause de cet homme, elle avait mis fin à ces études à cause de cet homme. Elle n’avait plus rien, sinon que ces pleurs et ces sanglots qui ne s’estompaient pas.

Mais, se demanda-t-elle un beau jour, pourquoi accepter une situation qui ne me convient guère ?

Et elle porta plainte. Elle balança le porc. Plus jamais n’aurait-elle honte de se fixer dans un miroir. Plus jamais. Hannah ignorait ce que la vie lui réservait, mais elle avait la certitude qu’une page était enfin fermée. Plus jamais ne se laisserait-elle mener par un homme, plus jamais un homme ne lèverait les mains sur elle sans rester impuni.

Le jour où les agents de police escortèrent sous ses yeux son mari fut l’un des plus beaux moments de sa triste existence. Un déclic s’était fait en elle. Sa vie avait tout juste commencé. Liberté.

Je crois qu’elles toutes représentent la parfaite définition de la RÉSILIENCE !

Pradley

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1 commentaire
  1. Alexandre L. dit

    Compliment mon ami pour ce beau texte.

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