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Amoureux de ma belle-soeur

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« A la fin, nous découvrons que

L’amour et le Laisser-aller peuvent

Être la même chose »

Jack Kornfield

-Mon chéri, je suis désolée, on ne pourra pas sortir cette nuit, on en remettra ça à une autre fois. M’avait-elle dit pour la ixième fois déjà. 

J’avais cessé de faire le compte de mes misérables nuits depuis notre dernière Saint-Valentin. Bougies allumées, vin et roses rouges, des cœurs de chocolats et tout le nécessaire pour une belle nuit en amoureux. Je m’étais chargé de laisser Clara, notre petite princesse chez sa marraine, afin de profiter pleinement de ma bien-aimée. Je savais qu’elle n’avait pas assez de temps à ce moment-là mais l’envie de l’aider à profiter des plaisirs de la vie était beaucoup plus pressante.

J’avais patienté dans le jardin, en dessous des arbres illuminés par des spots, bouquet à la main pendant des heures. J’espérais la voir arriver avec son sourire éblouissant, j’espérais contempler des yeux pleins de bonheur sous l’effet de la surprise. J’attendais un câlin, un baiser, un rire me disant que j’avais réussi à enlever ce stress inimaginable qui la pesait depuis des siècles. Mais, je n’ai eu droit qu’à un appel me rappelant qu’une énième fois, elle rentrerait tard car elle venait de recevoir la bonne nouvelle tant attendue. Ma femme venait d’être promue et allait célébrer sa victoire avec ses collègues.

J’ai arrêté d’attendre le retour de celle que j’avais épousé, Marie était devenue une inconnue, elle n’était plus la femme attentionnée et affectueuse que j’avais connu. Elle était passionnée de son travail, chaque jour elle avait une nouvelle concurrente qui voulait prendre sa place. Elle ne me négligeait pas seulement, mais notre petite fille de 3 ans devait elle aussi subir ses sautes d’humeur. Dieu seul sait que l’envie de tout laisser m’a traversé l’esprit une bonne centaine de fois. Mais, il y avait Clara qui avait besoin de l’amour de sa maman.

On ne parlait plus, nos échanges étaient devenus monotones, je savais ce qu’elle allait me demander à chaque fois avant même qu’elle fasse sa requête. Tous les jours, je devrais supporter une autre excuse pour éviter une bonne conversation sur notre situation qui allait de mal en pis. La seule fois qu’on ait eu une conversation normale, c’était pour me demander d’aller chercher sa sœur que je ne connaissais qu’en photographie à l’aéroport. Elle était tellement gentille ce jour-là que même le diable succomberait à ses pieds. C’était la seule chose à faire pour qu’elle garde ce sourire innocent sur son beau visage. Alors, je l’ai fait et si c’était à refaire, je le referais.

J’ai toujours détesté les aéroports, trop sécurisés, trop surveillés, ils me donnaient le vertige à chaque fois que j’y mettais les pieds mais pour Marie, ça valait le coup. Positionné sur un siège afin de calmer mon mal de tête habituel, Je réfléchissais à l’accueil que je pourrais donner à ma belle sœur. C’allait être notre première rencontre, je devais faire bonne impression. Fortuitement, une question me taraudait, était-elle aussi jolie comme le montrait la photographie ? Bien sûr, il n’y avait aucun doute me disais-je, sa sœur était magnifique, à coup sûr, elle le serait aussi.

Perdu dans mes pensées, je ne m’étais pas rendu compte que l’avion avait déjà été débarqué. Cependant, la vibration de mon téléphone n’a pas hésité une seconde à me rappeler que je vivais ma réalité sur un siège dans un aéroport qui risquerait de me faire passer de l’autre côté sans que je m’en rende compte.

Gregory ? M’avait dit soudain une petite voix hors du commun.

La première fois de toute ma vie que j’avais entendu une voix aussi charmante. C’était ma belle sœur avec le teint clair, des yeux d’enfer et un sourire à couper le souffle. Mon Dieu, ce jour-là j’ai vu la beauté sur toute sa splendeur. Sincèrement, je n’avais pas aperçu que je la fixais, ni que mon téléphone continuait à vibrer dans ma poche. Il y avait que l’ange qui fronçait ses sourcils comme s’il se demandait si j’étais devenu amnésique.

-Gregory ? C’est bien ça ? Vous allez bien ? me questionna-t-elle.

Je me demande encore comment ai-je fait pour lui expliquer que je ne la fixais pas, ni comment j’ai fait pour ne pas m’évanouir sous ses yeux. Mais, tout ce que je sais, c’est que je lui ai ramené chez moi, dans ma demeure en chair et en os.

C’était une incroyable trouvaille, une ambiance spectaculaire qui se faufilait sous mes yeux, musique, danse, champagne, rires et blagues, en une soirée, je m’étais dit que je ne m’étais pas trompé, l’ange m’avait réellement visité car ma maison revivait. Ce soir-là, j’avais retrouvé ma femme, corps, cœur et âme. Elle m’avait aimé comme à notre première fois, assurément, je lui avais manqué comme elle me manquait. Je m’étais endormi sachant que demain serait un jour meilleur.

A mon réveil, l’odeur du chocolat chaud de Marie se répandait déjà dans toute la maison, cela faisait déjà très longtemps qu’elle m’en avait privé. Je me disais que j’allais lui faire payer son absence, m’attarder dans mon bain était la solution parfaite. Dans mon bain, je vivais déjà le moment, quand je serais près d’elle, je la serrerais dans mes bras tellement fort qu’elle se demanderait comment a-t-elle pu rater de si douces sensations. Après, peut-être que j’allais l’embrasser, pensais-je. Je me souviens que j’étais tellement joyeux, que j’étais prêt à retrouver ma tombe. J’étais l’homme le plus heureux, j’avais retrouvé ma femme.

Arrivée dans ma cuisine, je l’avais trouvée, assise sur la table, une tasse de chocolat entre ses mains, regard perdu dans le vide, elle savourait le chocolat comme un enfant qu’on venait d’offrir un morceau de gâteau pour la première fois. Elle était sublime, peau fraiche, cheveux tombés sur le dos, certainement, elle avait passé une bonne nuit. 

Gregory !

Sa voix, une deuxième fois me fit descendre sur terre, sans que je le souhaite d’ailleurs. Mais, il y avait autre chose, mon cœur battait la chamade comme si on m’avait surpris en flagrant délit.

-Etant donné, la nuit que vous aviez passée, vous vous demandez surement ce que je fais dans votre cuisine.

-Pardon ! Elle souriait et je me demandais pourquoi puisque je ne comprenais pas ce qu’elle me disait.

-Nos chambres ne sont pas si éloignées.

-Mince ! Désolée, je….

-Ne vous en faites pas, je suis toujours vivante et je vais devoir m’y faire puisque Marie m’a demandé de garder Clara en attendant qu’elle termine son projet.

-Marie ! Au fait, elle est où ? Elle avala une gorgée et répondit : « Elle est partie tôt ce matin mais ne vous inquiétez pas elle m’a demandé de veiller sur vous Beau Frère. »

-Ah ….

-Je vous sers une tasse de chocolat Beau Frère ?

J’étais contrarié à cause de Marie, mais quelque chose m’intriguait chez elle. Comment aurais-je pu refuser ? Elle ne cessait de sourire et elle me taquinait sur ma nuit passée ouvertement. Elle était habituée, ça se voyait qu’elle n’était pas une sainte nitouche. Sur une atmosphère détendue par sa bonne humeur, on a fait connaissance, elle et moi, et sur cette ambiance particulière, j’ai su que ma belle sœur, Thamar, fuyait un cœur brisé. Son partenaire venait de la tromper et elle venait chercher du réconfort dans les bras de sa sœur adorée, ma femme qui n’avait même pas assez de temps pour gérer sa famille.

Les jours passèrent avec une Marie prise par son travail, une Thamar que je ne saurais décrire, elle était devenue femme de maison, mère de ma fille et une amie qui faisait le nécessaire pour m’apporter un grain de bonheur dans mon chagrin quotidien. Je ne m’étais jamais senti aussi malheureux, j’étais ailleurs, je ne pouvais expliquer à ma femme ce qui me tracassait, l’entendre se plaindre de son travail était déjà une punition non supportable. C’en était trop, je n’avais plus la force pour gérer mon quotidien. Alors, pour arranger les choses dans ma tête, je m’étais enfin résigné à prendre quelques jours de congé.

Toutefois, je n’avais pas pensé à Thamar, j’avais oublié qu’on allait partager la maison, qu’on serait que nous deux pendant que Clara serait à l’école. Mon chagrin me tuait tellement que Thamar était devenue ma source de réconfort. Bien souvent, j’avais besoin qu’elle me prenne dans ses bras et me dise que ça allait changer. Cependant, certaines fois, je m’étais surpris à la contempler, souvent, j’ai dû me retenir pour ne pas la prendre dans mes bras quand ses beaux yeux retenaient ces larmes de chagrin, ce chagrin qui la hantait depuis son arrivée. Et, tout le temps, je devais me rassurer qu’elle ne me fît aucun effet.

Au fil du temps, l’absence de Marie dans ma vie ne m’importunait plus, mais mon nouveau tourment était près moi, Thamar était devenu mon énigme, à l’époque j’étais prêt à parier qu’elle me fuyait, mais pourquoi ? Je ne lui avais rien fait de mal mais elle ne me parlait presque plus, passait son temps dans sa chambre. Je n’en pouvais plus de cette situation. Ses câlins, sa voix d’ange, ses blagues stupides me manquaient.

Je  ne sais plus comment j’ai parcouru les escaliers ni pourquoi je n’ai pas cogné sa porte ce jour-là. Mais, sans accord, j’ai pénétré sa chambre, je le jure devant tous les Saints, que je ne m’attendais pas à une Thamar nue, cheveux semi mouillés, faisant les cent pas dans sa chambre. Je me souviens qu’elle était terrifiée à ma vue, elle criait, courait se couvrir avec sa serviette et m’injuriait de tous les noms. Je voulais m’en aller mais je n’avais pas pu bouger, je n’avais pas pu enlever mon regard sur ce corps magnifique qui se trouvait juste à quelques mètres de moi.

Gregory ! En plus tu bandes ! Avait-elle hurlé, d’ailleurs, ce fut la seule phrase que j’eus arrivé à entendre.

Je me souviens avoir essayé d’articuler quelque chose pour me sortir de l’embarras inexprimable dans lequel je m’étais retrouvé. Mais ses yeux sortirent déjà de ses orbites, son mépris à mon égard se lisait déjà sur son visage, Je n’avais pas pu lui faire face. Cependant, ma lâcheté a eu raison de ma personne, car j’avais trouvé le courage pour prendre mes jambes à mon cou.

A mon retour, il n’y avait plus de traces de Thamar. Prétendument, son patron nécessitait urgemment de sa présence. Au fond, je savais que ça ne pouvait être son travail car elle n’en avait plus à cause de cette tristesse inextricable qui l’abattait au bureau. Sans nul doute, c’était de ma faute. C’était donc moi qui l’avait poussé à m’abandonner. Elle était venue chez sa sœur pour se relâcher et moi, je l’avais forcé à retourner dans son univers infernal.

Sous mes yeux, les jours passèrent au ralenti car chaque seconde était devenue une éternité. La nuit, le sommeil me faisait la guerre et mes rêves devenaient châtiments. Au début, je me forçais à croire que ma culpabilité me jouait des tours. Au fil des jours, j’ai fini par admettre que sans Thamar, ma maison était vide, sans elle ma vie n’avait aucun sens.

Il me fallait faire un choix, ma raison me demandait de la rayer dans ma vie mais mon cœur n’arrivait plus à supporter ce chagrin. J’étais tombé amoureux de ma belle-sœur, c’était insensé mais ce n’était pas moi qui l’avait décidé. Mille questions tournaient en boucle dans ma tête, je savais que je ne pouvais l’avoir pourtant  je la voyais à chaque recoin de ma maison. Je n’en pouvais plus, ma femme m’étouffait et ma belle-sœur me rendait fou. Il me fallait lui avouer mes sentiments mais je savais qu’il me fallait surtout beaucoup de préparations.

Je me souviens de la joie que j’éprouvais à l’idée d’écrire ma lettre d’amour. J’avais enfin ouvert mon cœur, sur ces lignes, je lui avais déclaré ma flamme. Pour la première fois de toute mon existence, je me sentais en paix en moi-même. J’étais amoureux, j’étais heureux et je me sentais vivant. A ce moment-là, je ne savais pas encore que ma joie serait temporaire. Mais la réalité a eu raison de moi, elle m’a craché au visage au moment même où j’eus ouvert les yeux croisant le regard haineux de ma femme.

Veux tu bien m’expliquer ceci Gregory ?….

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1 commentaire
  1. Dade dit

    Joli texte Fed?

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