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Maëlys, ce petit bonheur qui fut autrefois

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Elle. Cette bouffée de tendresse. Cette bulle d’amour. Ses petits cris l’ont fait pleurer de joie à la maternité. Elle avait le teint de son père ses petits poings serrés, ses petits pieds, ses narines, ses joues toutes gonflées Son menton pointu montrait qu’elle était déjà une tête de mule. Elle était déjà toute ronde.

La courbe de ses yeux faisait déjà le contour du cœur de son père Et sa petite bouche promettait de téter avec fougue et ses petites fesses bien rondes, bien fermes déjà bien modelées. Elle se souvient de sa petite fille, sa très ravissante petite fille Avec ses sourcils épais, noir de jais Ses cils, ses longs cils enroulés. Elle se souvient que son père l’a prise dans ses bras et que ses cris ont cessé dès l’instant où il avait fait ce geste. Elle se souvient de son sourire béat devant les petits étirements de sa fille. Des larmes d’émotions multiples qui mouillaient le visage de son père et qui la mouillaient elle aussi. Elle ne savait pas si sa petite fille comprenait ce qui les traversait à ce moment-là mais en tout cas elle souriait. Il lui a fait voir son visage rayonnant. Elle a eu le temps de voir qu’elle était un mélange parfait d’à eux deux. Sans prioriser l’autre. Mélange pur et simple. Ensuite il l’avait déposée près d’elle, dans le berceau placé au milieu de la chambre.  Après une nuit blanche.

Une dure nuit…

 
   
Une longue nuit Il lui a dit qu’il allait chercher à manger, fallait qu’elle reprenne des forces parce que demain sera un nouveau jour. Leur premier jour en tant que parents. II ne savait pas que c’était leur dernier moment réuni ensemble. Il ne savait pas que le destin en avait décidé autrement. Il ne savait surtout pas qu’après son départ tout allait s’effondrer. Non il ne le savait pas mais c’est exactement ce qui se passa. À la minute où il avait laissé la chambre, la terre s’était mise à trembler. À la minute où elle allait prendre sa fille dans ses bras le plafond s’est écroulé. Elle a hurlé. Elle a crié Jusqu’à en perdre les cordes vocales. Ensuite tout s’était calmé. C’était le vide dans son cœur.

Elle était meurtrie. Elle se précipita à l’entrée et criait son nom. Sans réponse. Elle s’était assise au beau milieu du couloir et hurlait. Les larmes inondaient son visage ravagé, elle venait de perdre sa vie.

Oui depuis ce jour-là elle vit l’enfer. Ces souvenirs la narguent. Ils lui viennent par moment et entrecoupés. Elle ne parvient pas à les ordonner. Elle pleure. Elle vient de revivre la mort de sa fille. La mort de son homme, de son amour. Elle hurle. Maëlys, de son père Michaël et d’elle-même, Anne-Lys. C’était son nom et elle s’en souviendra pour toujours. C’était une nuit inoubliable.

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