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Tu n’auras pas ma haine

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Après toutes ces longues années, ce soir encore, pour une énième fois je me surprends en train de penser à toi. Cela peut m’arriver où que je sois, quoique je fasse et à n’importe quel moment. Donc évidemment, cela ne fait pas partie des choses de ma vie que je peux contrôler.

Tu sais ? Au début, je n’avais pas compris grand-chose. Quand cela m’est arrivé, je pensais que c’était normal d’en arriver là. Je pensais que c’était de ma faute. Je portais ton fardeau à ta place.  Je me sentais coupable à ta place. J’avais honte de moi. J’avais honte de qui je suis. Et, j’avoue que ce n’était pas du tout facile à vivre…

Mais, avant d’aller plus loin, je suppose que tu vois où je veux en venir, non ? Tu veux que je te rafraîchisse la mémoire ? Te rappeler l’énormité de ton acte ou peut-être quel genre de sous-homme tu as été avec moi ? Pas besoin? Tu le sais déjà? D’accord !

Cependant, je souhaiterais t’avouer un secret, pendant qu’on y est. Pour être honnête, ça m’arrive très fréquemment de penser à toi, pour ne pas te dire tout le temps. Il m’arrive de penser à toi en épiant un ami, une connaissance ou du moins un inconnu qui passe son chemin. Il m’arrive de penser à toi en écoutant de la musique ou en regardant un vieux film tout bidon à la télé. Il m’arrive de penser à toi pendant que je suis dans un embouteillage, au supermarché ou tout au fond de mon lit. Il m’arrive de penser à toi avant de m’endormir, du moins dès que je me réveille le matin ; ça dépend des jours. Il m’arrive de penser à toi en buvant du café, de même que ça peut m’arriver en sirotant un verre. Il m’arrive de penser à toi quand, face à certains mots, je pleure au lieu de me réjouir. Il m’arrive de penser à toi, je me culpabilise, et je pleure toutes les larmes de mon corps. Il m’arrive de penser à toi quand on me donne des ordres, quand on me dicte ce que je dois faire ou pas. Il m’arrive de penser à toi et je me dis : « Seigneur, qu’est-ce que je t’ai fait pour mériter un tel châtiment ? »

Pourtant, par-dessus tout, il m’arrive souvent d’avoir l’envie de t’oublier. Certaines fois j’y arrive, mais d’autres fois non, malheureusement. Certaines fois, je me dis que ça fait partie de l’histoire de ma vie, que je dois à tout prix l’accepter. Pourtant, d’autres fois je me dis non, je ne peux pas accepter un acte aussi monstrueux et si écœurant à la fois.

 D’ailleurs, comment accepter quelque chose qu’on n’a jamais voulu ? Ne serait-ce pas purement et tout simplement de l’hypocrisie : le fait de faire semblant d’accepter quelque chose alors qu’au fond de notre être ça nous consume ?

Honnêtement, j’ai énormément souffert à cause de toi et je ne vais pas le nier. J’ai souffert à cause de tes mauvaises blagues sur mon physique. J’ai souffert à cause de tes humiliations, pareillement pour tes jugements à mon égard. J’ai souffert parce que je t’ai dit non et toi tu m’as dit oui. J’ai souffert à cause de ton incapacité à contrôler tes pulsions, à cause de tes désirs d’avoir à tout prix une proie dans tes pattes et sous tes dents.

Toutefois, ce soir je peux te rassurer d’une seule chose : même si je t’écris, loin de moi l’idée de me plaindre à cause de tout cela. De toute façon, pourquoi devrais-je le faire ?

Puis, en dépit de tout, aujourd’hui je ne suis plus cette jeune fille tétanisée que tu voulais que je sois. Donc, non, tu n’as pas gagné. Tu n’as rien gagné du tout. Absolument rien. Au contraire, je suis en train de devenir cette femme-là que j’ai toujours voulu être.

Bon ! Sans passer par quatre chemins, j’aurais aimé te dire clairement que je suis actuellement dans la plus belle saison d’amour de mon existence. Mais malheureusement tu ne sais pas ce que c’est l’amour. De toute façon, il n’y avait jamais eu d’amour entre nous. Incapable de toucher mon âme, tout ce que tu voulais c’était toucher mon corps, et finalement tu m’as salie. Néanmoins je ne t’en veux pas, hein. Je te le dis sincèrement, tu n’auras pas ma haine. Non. Jamais !

Certes, je ne t’ai jamais aimé, et ce n’est sûrement pas aujourd’hui que je vais commencer. Mais dis-toi bien qu’après tout ce qui s’est passé, après tout ce que tu m’as fait subir, je ne veux pas et je ne peux pas vivre une vie sombre ; encore  moins à cause de toi. Je refuse que mon ciel soit gris à cause d’un salaud de ton espèce. Je ne compte pas passer à côté de mon existence, sous prétexte qu’un jour tu t’es immiscé dans ma vie et m’as pris violemment mon innocence.

JOSEPH Ange Dany

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3 commentaires
  1. Ralf Dieudonné JN MARY dit

    Un texte amusant et agréable à lire seulement en quelques minutes, un sujet original. C’est mon Ange Dany ça. Elle (My Angel) est la voix de milliers de femmes à travers le monde pour réveiller la conscience des hommes à travers ce message vibrant :  » La femme a aussi une belle âme à explorer. Pas seulement un corps. « 

  2. Eder dit

    Un très bon texte

  3. […] Tu n’auras pas ma haine […]

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