Être heureuse, c’est vivre cachée

     Ce qu’on sait de quelqu’un empêche de le connaitre.

                                                                                                                                                                                                                        Christian Bobin (Le Très-Bas)       

 

                                                                        

J’ai été jugée, insultée, aimée et haïe pour des choses autant fausses que ce que je leur montrais…

Les masques que je porte le jour, à la nuit tombée, disparaissent pour faire place au désarroi qui habite mon cœur.

Et malgré tout, à mon tour, j’ai jugé les autres, non par envie, mais pour me convaincre qu’ils étaient plus sales que moi.

Mais, oui. Il y aura toujours ce mais, qui parfois nous renvoie l’impression, que quoiqu’on fasse, quoiqu’on dise, ce ne sera toujours qu’une impression parmi les versions d’une belle épopée.

J’ai brisé des cœurs, rien de bien grave, rien de trop beau en même temps, et pourtant il y a toujours ce sentiment de vide qui m’entoure.

Est-ce la peur de n’être pas assez bien ou assez belle?

Ou pas assez normale tout court ?

C’est plus que cela, c’est une sensation figée entre les on-dit et les non-dits.

C’est une larme caillée au coin des yeux, qui refuse de donner raison à l’orgueil, c’est une demi-caresse qu’on espère mais qui n’arrive pas.

C’est une ivresse qu’on acquiert, quand la maladie fait sa loi.

Parce que la vraie moi, je la gardais cacher tel un trésor de peur de ne me perdre en chemin.

La vraie moi, n’est pas parfaite, ni belle mais elle est réelle, elle se nourrit de mes peines et de vos critiques.

La vraie moi, n’existe qu’en moi, et malgré tout le faux qui l’habite, elle se fait rebelle car pour vivre heureux, l’on doit vivre cacher.

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Naïka Germila Gaspar