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Proposition indécente

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Proposition Indécente

Dans un chaos de sueur, le panachage des mouvements fut reflété par le miroir qui collait au mur à quelques centimètres d’eux. Ce soir ne sera pas comme les autres soirs. Le vieux lit grinçait comme les vieux os d’un vieillard atteint de rhumatismes. Il y avait ce bruit soutenu qui s’élevaient de temps en temps dans la noirceur de la pièce. Le lit continuait de grincer et les draps perdirent leurs élégances dans des plis sauvagement désordonnés. Malgré toute cette véhémence qui donnait à la nuit son qualificatif coïtal, l’homme savait très bien qu’il en était rien. Il ne faisait que suivre le mouvement violent des reins de la fille sans pour autant la pénétrer correctement. A croire que mimer un coït lui faisait prendre son pied. Il avait tout préparé et voulait une bonne fois pour toute vaincre ce satané hymen qui l’empêchait de fusionner avec sa partenaire. Tout en suçant l’un de ses seins qui se durcissait de plus en plus sous sa langue habile il se plongeait dans un passé tumultueux d’où il s’était escrimé à rendre ce moment possible, en usant subterfuge après subterfuge.

Ce n’était pas une fille comme les autres, ça il le concédait. Elle n’avait pas les gouts des jeunes de son temps, elle était du genre casanier, taciturne et un peu fille à maman. Il l’avait aimé dès qu’il l’avait croisée, et sa petite bouche rose ressemblant à des cerises de mai l’avait tout de suite pris dans les mailles du béguin. Béguin, oui, peut-être, parce que cela a été si rapide. Il l’a courtisé et après de longs mois à chercher un défaut dans sa carapace, il l’eut enfin au beau milieu du mois mai. Il pleuvait et ils étaient ensemble sous le toit de la maison de son meilleur ami qui lui servait de quartier général pour leur rendez-vous illicite. Elle avait accepté de l’aimer en retour et de faire un bout de chemin avec lui, en lui expliquant clairement qu’il a été le premier et qu’elle n’aimerait pas un autre. Il s’était senti comme Christophe Colomb, qui s’étant trompé d’itinéraire avait trouvé la route vers une source d’or exploitable. Il avait juré par la suite bonheur et fidélité, se frottant déjà les mains comme ayant touché le jackpot. Puis les mois se succédèrent comme les années. Ils bravaient des hivers et des printemps, par moments pimentés de crises de jalousie. Puis le couple commençait à tomber dans la routine et c’est là que des envies longtemps retenues décidèrent de se rebeller et de se manifester. Il en avait assez de cette routine, bien sûr, il savait que les relations sentimentales avaient besoin de dialogue pour survivre mais cela avait aussi besoin de sexe pour sa stabilité. Et la fille n’était pas prête à lui en fournir. S’ensuit alors un sempiternelle débat entre « on doit le faire » et « on attend après le mariage ». La deuxième option n’était absolument pas de mise pour lui, car lui ne se voyait même pas marié. Et même quand il se marierait ce serait dans un futur assez lointain où il aura à ressentir les premières flétrissures de la vieillesse. Il était un homme qui croyait que l’on doit profiter pleinement de sa jeunesse avant de s’engager définitivement. Pour pallier à ses instincts chaudasses, elle décida de le soulager un peu. Il apprit des lors à lui caresser et à gouter à ses seins mais il fut toujours stoppé de la manière la plus brutale lorsqu’il entreprenait de mettre une main sur sa culotte. Il rageait mais se contrôlait quand même ne voulant pas frustrer la fille et ainsi perdre et le sein et la culotte.

C’était dur et cela lui grillait la chair comme l’acuité du fer chauffé à blanc. N’en pouvant plus, il avait fait un appel général à toutes les personnes au courant de leurs relations, une sorte de SOS tribunal pour trancher et faire voir raison à la jeune femme obstinée. Le tribunal a été en sa faveur, en n’avait pas compris comment dans un siècle aussi libéral, une jeune femme pouvait avoir tant de valeur et être à la fois si entreprenant pour le sexe. C’est tellement bon le sexe qu’on ne saurait imaginer la vie sur terre sans. Nous n’aurions été que des éternels frustrés avec l’insatisfaction de la chair et le tourment des testicules en mal de décharge. Suite à l’unanimité qui s’était opposé contre elle, elle avait décidé d’essayer.

Ainsi le premier soir, elle s’était laissée aller, adoucie, elle goutait à la félicité d’un corps couvert de baiser et du clitoris frémissant de désir. Elle se sentait au bord de l’extase et c’est à cet instant qu’elle se surprit à demander encore plus. La pénétration. Son bassin décollait du lit, indomptable comme le fracas des vagues sur les rochers. Son homme savait si bien servir de sa langue qu’elle eut l’impression que celle-ci était partout sauf dans son vagin. « Baise-moi » eut-elle à dire sans pouvoir se retenir, non sans surprise aussi. L’homme souriait béatement. Stratagème réussi. Il allait connaitre la béatitude de son couloir moelleux et le son de louange de ses feulements appétissants. Il sortit son pénis qui frétillait d’impatience, battait la cadence à mesure de chercher l’entrée de son entonnoir, pour faire monter la pression, il glissa celui-ci vers le haut et agaça sa prune déjà bien bombée et toute sensible. Elle laissa échapper un bruit qui fit trembler tout son corps. Sa peau se hérissait et il sut qu’il faisait bien les choses. Puis il fit coulisser son pénis dans l’entrée quand elle poussa un cri de douleur.

Cela faisait la cinquième fois qu’il essayait de la pénétrer mais la douleur était toujours aussi vive qu’au début. Il sentit un poids tomber sur ses épaules et la déception le couvrit, perfusé d’une grande colère. Il avait essayé avec son petit doigt mais c’était toujours le même cri qui venait lui faire perdre contenance. Il ne la pénètrera pas ce soir. Amère conclusion. Il rentra sous la douche et se masturba en pensant à la morphologie de son vagin.

Il commençait à perdre foi en sa virilité. Pouvait-il ne pas savoir comment dépuceler une fille ? Il avait pourtant fait maintes recherches et visité plusieurs fois le sujet. Pourtant à chaque tentative, c’était toujours cette même douleur qui faisait chier. Cela lui donnait une haine profonde pour les vierges. Son bon ami, à qui il raconta son insatisfaction libidineuse, lui conseilla de se calmer et de réessayer une dernière fois lui faisant une panoplie de facteur pouvant être la cause de ce déboire érotique. Il décida de réessayer. Vaseline, huile d’olive, lubrifiant à odeur de fruit. Il n’oublia rien, décidé à accomplir une bonne fois pour tout ce satané acte.

Et dans un chaos de sueur, le panachage des mouvements furent reflété par le miroir qui collait au mur à quelques centimètres d’eux. Ce soir ne sera pas comme les autres soirs. Le vieux lit grinçait comme les vieux os d’un vieillard atteint de rhumatismes. Il y avait ce bruit soutenu qui s’élevaient de temps en temps dans la noirceur de la pièce. Le lit continuait de grincer et les draps perdirent leurs élégances dans des plis sauvagement désordonnés. Malgré toute cette véhémence qui donnait à la nuit son qualificatif coïtal, l’homme savait très bien qu’il en était rien. Il ne faisait que suivre le mouvement violent des reins de la fille sans pour autant la pénétrer correctement. A croire que mimer un coït lui faisait prendre son pied. Son pénis était badigeonné de substance gluante, il luisait dans la nuit comme un artefact de mauvais augure. Il sentit que la fille était prête. Doucement, il gagna quelques centimètres précautionneusement, avança trait par trait, guettant le visage de sa partenaire dont apparaissaient quelques signes d’inconfort. Mais pour le moment, il n’y avait pas encore ce cri tapageur et déconcertant. Il réjouissait dans son cœur tandis qu’un fantasme le tarauda joyeusement, il allait pour la première fois jouir dans l’antre de sa copine. Subitement, il se sentit presser par ses cuisses, une simple contraction qui prit une ampleur démesurée. Elle la poussa violemment et se révéla en position assise les cheveux défaits, les yeux baignés de larmes. –Non, cela fait trop mal, je n’en peux plus. On arrête.

Indécis, rageur, en colère, il eut envie de saccager toute la pièce. Il lui tourna le dos, fulminant contre un vagin qui refusait de livrer son secret. Contre lui-même, qui ne pouvait pas dépuceler une femme. Et c’est là qu’il eut la fameuse idée. Fameuse et infâme en même temps.

Il lui en parla. Elle fut réticente au début. Mais il se savait un fort en thème. Il usa de parole et de logique, jouant sur l’amour, jouant sur ses sentiments. « Je t’aime et si c’est pour sauver notre relation, je ferai n’importe quoi ». Après cette phrase, il l’aima encore plus, oser accepter une telle proposition juste pour sauver une relation au bord du gouffre. Un gouffre dont un vulgaire hymen était la foreuse. Si tel en était vraiment la cause. De toute façon, ils allaient le savoir bientôt.

Le jour arriva enfin, il ressentit cette excitation qu’il ressent toujours à chaque fois qu’il allait le rencontrer. Mais cette fois, ce serait différent, ils ne seront pas seuls. L’adrénaline surchauffait et cela libera les écluses de ses pores, de bonnes litres de sueur coulèrent de partout et imbibèrent son débardeur. Oui, ce soir-là serait différent et il était un peu stressé. Il avait invité une troisième personne. Se croyant lui-même être le problème, il avait voulu qu’un autre, réputé en la matière puisse frayer le chemin avant lui. Il ne l’avait besoin que pour frayer le chemin, rien de plus. Après, il prendrait sa copine et congédierait l’autre. Il lui a fallu des séminaires pour qu’elle puisse accepter cette solution orgiaque des choses. Mais c’était dans l’intérêt de leur couple, il le fallait.

Trop chaud, la pièce ne pouvait pas tenir trois personnes en même temps. Assis côte à côte sur le lit, il tenait la main de sa copine qui avait l’air gêné. « Ne t’en fais pas, je sais que c’est risqué, mais il faut qu’on soit sûr ». Et ils regardèrent l’invité qui se déshabillait lentement avec des gestuels qui frôlait un épisode de strip-tease. Puis lentement, celui-ci commençait à descendre langoureusement son pantalon pour révéler ses attributs. Quand soudain…

Il eût un haut-le-cœur dans la pièce. Consternation, surprise, pétrification. La vision horrifique d’un pénis semblable aux monstrueuses racines d’acajou dégela tout le flegme qu’avait l’homme au départ pour son idée, celle de faire dépuceler sa femme par un autre beaucoup plus expert, il déglutit avec peine tandis que l’invité narguait sa copine en lui faisant des clins d’œil appuyés. Il prit la main de celle-ci, tremblant comme une feuille et se leva abrupt:

  • -Mèsi frè m, men m p’ap kapab*.

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Eder Apollinaris S.

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3 commentaires
  1. Judline dit

    Ok ok … Ça c’est la première fois que je commente sur cette page et je le fais avec un sourire. Je voudrais vous encourager à continuer d’écrire . je pense même que vous devriez faire en sorte de publier un recueil où vous y accumulerez vos meilleurs textes. Félicitations.

    1. pergolayiti dit

      Nous avons déjà des recueils disponibles sur le site web. Allez dans la partie « nos recueils » et vous pourrez les télécharger sur votre portable. Merci pour votre encouragement!

  2. Cedieu dit

    J’adore.. Continuez svp!!

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