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Chère Mélissa

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Salon d’amour, un matin de l’éternité

Melissa,

     Il m’eût été un plaisir de m’entretenir avec toi. Et, pour te dire, crois-moi,  j’en ai retenu une leçon existentielle qui est : il est des instants qui peuvent se changer en vie. Te voyant,  j’oeilladais désespérément et avec connivence la complicité qui existe entre ta beauté et les vagues d’Azuei. Ainsi donc, je me voyais aveuglément confondre le rythme des vagues et les battements de mon cœur. L’extase me saisit comme à chaque fois que je butte sur quelque chose qui me transcende et qui me fait rêvasser tel l’étranger perdu entre deux mondes parallèles ! 

     Comme tout bon criminel, je sentais l’impact des projectiles sur ma poitrine mais j’ai toujours eu la certitude que la vitesse de ce coup de foudre était supérieure à celle de tout projectile. Mais comment te dire que je m’en vais pendant qu’une partie de moi est restée là-bas ? Ainsi se constitue le nœud de mes sentiments.

     En l’espace de cillement,  tu m’as redonné ma joie, mes envies, mes passions; ma vie, de toute évidence, ce n’était ni plus ni moins qu’un recouvrement sans créance jusqu’à ce que, l’ange que tu es y ait mis sa couleur. Sur la route,  j’ai pensé aux multiples facettes que tu œuvres en moi, aussi ai-je eu le brûlant désir de rebrousser chemin mais l’équilibre survint: car la force qui m’attire me repousse en même temps…

     Donc pour témoigner le respect que j’ai à ton égard,  j’ose t’écrire cette lettre à genoux. J’essaie de comprendre pourquoi mes sentiments sont piégés entre mes mots. Merci c’est peu dire !

Je suis désormais au bord du temps en essayant de transformer chacune de mes pensées en cage pour coloniser cet instant.  Je pétille  encore pour ce ténor que m’offre ta voix et pour ta corpulence qui me vibre jusqu’au plus ténu de mon âme. Je te dirai je t’aime mais avec moi la phrase perd son sens et toute son énergie.

Thomazeau restera en moi autant que je me souviendrai de toi. Et maintenant qu’il m’est plus permis d’oublier son soleil moitié vêtu moitié trempé, ses nuits sans étoiles, ses brises de bayahonde, ses cloîtres et ses landres nacrées. Ce qui m’a plu est loin de m’ébahir.

Je te donne pour étrenne les chuchotis de mon cœur plus mélodieux que la voix du miel. Ton nom me restera tel un brasier irisé capable d’ombrager la chaleur et les tourments d’un océan. Je pars aujourd’hui mais demain je reviendrai à Thomazeau avec les crinières  qui garnissent mes conquêtes pour piétiner le plaisir et l’envie de tes prétendants. 

Je revisiterai avec toi les eaux, sur toi je ferai tomber la pluie, une pluie floraître où chaque pétale supportera le poids de ta splendeur. On se verra pour arpenter les montagnes de cornillon pour saisir l’ombre de ses arbres cabrés et leurs fruits gémeaux.  On descendra au bourg et là je t’offrirai une étoile plus chaude que le soleil. On s’envolera tout adroit pour délecter un plaisir que même le plaisir ne saurait te donner.

Je te baiserai sous les amandiers qui poussent au pied des collines et la terre de Thomazeau retrouvera sa fertilité. La terre goûtera aux trépassements de tes soupirs, à deux on sera un. On aura au lendemain une belle fille, on l’appellera poésie !

 Je te reviendrai en forme, d’un air austère prêt à offrir le ciel comme passion.  Crois-moi je te ferai voyageuse ! Tu auras le temps et moi j’aurai l’infini.

Accusé moi réception de cette lettre! 

Et veuille agréer, Mademoiselle, mes sentiments les plus intimes.

lire aussi >> Toi, mon amour

Eddy SAINT-PIERRE 

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2 commentaires
  1. Le chat dit

    Melissa..😌

  2. […] Chère Mélissa […]

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