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Chère Mélissa 2

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Chère Mélissa,

A cet embargo de verbes, mes mots en cavale font la contrebande des sens,

Les mots précis, sans voix, sans culture, me paraissent anodins et salvateurs. Au fait, belle lurette que mon cœur a été  pris dans un appât, celui de ton charme, de tes mots ratés, de ton odeur de gitane que j’inhale par mes sens ; s’isole en moi la déception de mes choix. Les choix que nous faisons dans la vie sont payables à l’échelle du temps et, par mille déceptions, on s’invente un sentiment. Aux fins fonds de l’amour il existe des interdits! Je ne l’en disconviens guère. Car ce sont des interdits qui n’enlèvent aucun goût à toute personne dont l’envie d’aimer s’avère être manifeste.

Tes  mots les plus distingués, les plus doués à exprimer peuvent servir de remède à tout cœur religieux. Chaque mot, chaque image que tu imprimes avec douceur me rend plus captif que le miel qui coule sur tes lèvres qui fleurent la menthe. Ta poésie a une voix, une voix de nacelle qui me livre tout nu aux caprices de l’amour. Ma mutité est d’autant plus grande que chaque pose de café que m’offre ta lettre. Et mon existence n’est ni plus ni moins qu’une parcelle de terre qui s’arrose de ses propres larmes parce qu’il ne pleut plus d’amour.

Puis un jour l’évidence torréfiante se met à nue et nous vole une vie, nos instants, nos manques lancinants; et,  par ce même chemin, on rencontre une personne plus démon que charnelle qui tout vaguement donne une direction aux fissures des décalages de nos vies. Dire, j’ai été plus qu’ébloui de t’avoir rencontré. Une rencontre qui restera, à tout jamais sur la peau de mon existence, entée. Mélissa, l’envie d’être avec toi me tient par la gorge depuis,  et mon cœur dégouline un amour prêt à jaillir sous la caresse de tes mots. Je rêve d’être avec toi aux creux des bras protecteurs d’une envie d’aimer sans égale, mais j’ai bien peur que tu le prennes: je l’ai dit à l’aune de l’amour dont je te porte.

Apparemment, tu exposes le problème de la religion. J’avoue que je ne m’y attendais pas. Au fait, je vénère grandement la foi. La foi que j’ai en l’amour qui, lui, transcende toutes les religions. Et quand il m’arrive de t’aimer, ce que je fais fort souvent, il n’y a pas plus fidèle que mon cœur dans la religion de l’amour. Je t’aime. Ce n’est pas le religieux qui te parle mais le jeune homme amoureux. L’amour est neutre. Sans couleur. Il n’est pas élitiste. Alors du tien,  je t’en conjure mademoiselle, ne m’en prive pas à cause de la religion parce que mes sentiments sont fidèles. 

Il y a toujours un visage sur la lune, un mot sur la brume, une chanson dans la brise, un regard sublime que le temps n’oubliera jamais. Les émeutes de nos cœurs sont palmées de sentiments, de désirs inaccomplis, d’amours ratées, de pèlerins complaisants, d’une fille qui danse sur la langue et qui articule ses reins par des mots sans voix, sans lettre, qui soupirent dans les pensées  impénétrables. Mais au-delà de tout cela, il existe quelqu’un qui t’aime dans les effluves d’une sincérité que même les plus religieux n’auront jamais.

Accepte cette forme fléchie d’écriture où tu auras à vétiller mes envies. Le bonheur a des veines qui se nourrissent de la douleur ;  Je souffre de toi, malade de beauté.

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Eddy Saint-Pierre

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