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Puisqu’il fallait te retenir

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Puisqu’il fallait te retenir…

Déjà 10 heures du soir. Un vendredi. Et…

Tu n’es pas encore rentré. Enfouie dans mes draps,je renifle le parfum de ton corps qui y est resté. Quelques verres de vodka ne suffiront pas pour noyer ma solitude. Ma lassitude. Mon existence n’est que brouillard perdu à l’horizon annonçant une tempête. Tout mon être agonise et ne reste qu’à fondre en larmes. Ce n’est pas l’envie qui me manque. Mais je veux éviter de gâcher mon maquillage. Et oui! Encore une fois, je me suis faite belle pour t’accueillir. Peine perdue!

Je relis le mémo que tu as eu la délicatesse de glisser sous ma tête  ce matin avant de t’enfuir de la maison comme un cambrioleur. 

« Bonjour chéri! Ne m’attends pas pour dîner ce soir car je rentrerai tard » 

A quoi bon me le rappeler si c’est une de tes habitudes. Tu t’es marié à ton boulot tout en  faisant de moi ta maîtresse. Lequel d’entre nous oserais tu négliger? Lequel a le plus d’importance? Réponses que je connais fort bien vu que je suis reléguée en second plan dans l’agenda de ta vie.

Découragée, déboussolée, désintéressée, désorientée, dégoutée… Voilà ce à quoi ma vie se résume. Ma misérable vie de femme mariée. Mes journées se suivent et se ressemblent toutes. Aucune once de spontanéité, d’intrigue, de passion. Il ne me reste qu’à me morfondre dans un coin pour ressasser les souvenirs du passé afin de savoir comment et quand notre relation a pu être arrivée à ce stade. 

Depuis quand le travail était priorisé sur mes requêtes? Depuis quand mes désirs sont-ils considérés comme des fardeaux? Depuis quand tu dois attendre la Saint-Valentin pour m’offrir des fleurs? A quand remonte la dernière fois où tu as pris ton temps pour me faire l’amour? La nostalgie de bons moments vécus ensemble me tue à petits feux. La dernière fois où j’ai pu te faire sourire c’était à l’annonce de ma grossesse. Tout de suite j’ai pu comprendre où était ma place dans ta vie. J’étais l’âme soeur devenue femme au foyer.  Et ensuite qui sait? Je deviendrai simplement mère poule à la naissance de tes progénitures. 

 Les premières pages de notre histoire d’amour étaient encrées d’allégresse et de tendresse que  je croyais déjà que la fin serait sans nulle doute « Ils vécurent heureux ensemble et eurent beaucoup d’enfants ». Un happy ending à la Cendrillon. Trop naïve pour croire toujours en ces contes de fées. 

Notre lit conjugal s’est vu souillé, dévalorisé, ayant trop souvent servi comme terrain de disputes, de plaintes, de pleurs.  Le temps a fait de nous des inconnus. Je ne suis guère ton centre d’attention.  Ta muse. Comme tu me le disais avant.

Est-ce un mal qu’une femme implore la compassion de son mari? Jamais, j’oserais douter de mes sentiments à ton égard voire regretter d’être ton épouse. Mais chéri, regarde moi. Dans mes yeux, tu verras le désert qui règne dans mon âme. Entends les cris d’une femme en détresse. Je veux me sentir encore femme à tes yeux.  Que tu me désires tout au fond de toi. Que nos parties de jambes en l’air ne soient réservées que pour les vendredis soirs. Enfin, j’aimerais que tout soit comme avant. 

Je ferai tout pour retenir ton attention. Prête à défier les obstacles de la vie pour assurer la survie de notre couple. Je te veux en entier et en profiter pleinement. Jalouse, égocentrique, folle, possessive, manipulatrice… Oui, je suis consciente que tu me qualifieras de tous ces mots. Mais sache que je t’aime et ceci comme au premier jour. Cet amour m’a rendu égoïste. Jamais je ne pourrais supporter de te partager avec quiconque. C’est pour cette raison que j’ai dû avorter…

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Luc Dufresne

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