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Ma femme a des yeux de pute.

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Aujourd’hui est mon anniversaire. Il n’y a pas de gâteau, pas d’étincelles, pas de feu d’artifice. Il n’y avait qu’une maison d’où trainait une dame qu’on disait être ma femme. Je vivais ce moment comme je l’avais toujours vécu depuis maintenant quinze ans. Seul et prostré dans un fauteuil à mater un show télévisé des plus ringards. Je ne crois pas que ma femme se souvenait de ce jour si important pour moi. Elle était occupée par ces taches ménagères et cela allait faire quinze ans que ces foutues tâches ménagères avaient volé l’amour de ma vie. Je dois avouer que le mariage tel que prévu dans ma tête ne s’était pas déroulé comme je l’entendais. Les trois premières années avaient été féeriques, jubilantes. J’avais une femme pétillante et avide de moi, un moi qui n’était pas encore dégouté d’une libido routinière. J’étais un buffle de la savane qui dévorait cette femme qui en redemandait toujours plus. A croire qu’elle avait cachée toute sa verve pour après les vêpres conjugaux. Puis, comme un ouragan surprenant un marin en pleine navigation, la lassitude a bouffé nos passions écumantes dans un tourbillon de solitude. On se faisait plus distant. Pourquoi ? Je faisais semblant d’ignorer la cause.

Elle voulait un enfant et j’étais incapable de le lui donner. On a consulté des médecins mais sans résultat. On a discuté de la possibilité d’adopter mais elle était retorse à l’idée de donner son amour à un être qui ne vient même pas de ses entrailles. Ce n’était point parce qu’elle n’était pas miséricordieuse ou compatissante mais pour elle c’était de baisser les bras et donner le gain à une nature qui nous montrait sa pire face. Et  pour cette stérilité, elle a puni notre couple, n’ayant pas le courage de briser ses vœux matrimoniaux, elle a tari sa passion et sa tendresse. Elle ne s’offre maintenant que par obligation parce qu’elle se devait d’éteindre le feu au cul de son cher mari. Quinze années se sont envolés et nous avons passé plus de la moitié à nous regarder en chien de faïence. Elle avec son balai, et moi sur mon fauteuil me gavant de show plus insipide les uns que les autres.

Aujourd’hui est mon anniversaire et ma femme ne s’en est même pas rendu compte. On n’a pas changé depuis notre union, physiquement, on a su garder la forme et même si nous avions pris quelques rides, nous avions conservé notre fringance juvénile. J’avais tellement l’habitude de voir l’image de ma femme penchée constamment dans la cuisine, soit en tablier ou avec un balai en main que je n’avais pas vu qu’elle avait disparu depuis longtemps. Et lorsque mes yeux captèrent de nouveau ses ondes lumineuses, je n’avais plus en face de moi une boniche en amertume mais un ange qui avait atteint une rédemption céleste. Cela faisait longtemps que je n’avais pas vu ma femme aussi bien vêtue. Tellement longtemps que j’eus instantanément toutes les flammes de l’enfer au cul. Ma femme était dans une robe cramoisie qui la cintrait à la taille, fendue au niveau du flanc gauche jusqu’à la hanche. Elle avait une main sur le battant de la porte, sa cuisse gauche sortait avec une envie mal polie de l’échancrure de son tissu. Elle avait un regard qui narguait, un regard, qui, en se posant sur moi, me brulait et le corps et l’âme.

  • Habille-toi. On sort.
  • Où est-ce-qu’on va ?
  • Nous sortons. Contente-toi de me suivre honey.

Trente minutes plus tard, nous roulions dans les rues encombrées de la ville. Je ne cessais de porter un regard vers ma femme qui conduisait, le visage concentré, les yeux rivés sur la route. Ce soudain déroulement des choses était pour moi quelque chose de nouveau, tellement nouveau que je flippais un peu et ne pouvais m’empêcher de trembler. Quelques minutes plus tard, nous étions garés devant une discothèque dont les noms brillaient en de multiples couleurs flamboyantes dans la nuit humide : Le Septième Ciel.

La tournure des évènements échappaient totalement à ma logique. Je frémis dans la nuit froide.

  • Qu’est-ce-qu’on fait ici Diane ?

Diane ne répondit pas. Elle avait troqué son tablier et son balai pour un mutisme ensorceleur et mystérieux. Elle me fit un clin d’œil et m’agrippa par la main. Un vigile se tenait à l’entrée et inspectait les gens. Je vis ma femme aller lui glisser quelques mots dans l’oreille. Il nous fit signe de rentrer. En rentrant dans cette boite, j’eus subitement l’impression d’être coupé du monde extérieur. Je ne faisais qu’un avec la boite et de la musique qui y diffusait, une musique violente qui voulait percer les tympans mais une musique qui était surtout entraînante.  Je fis face à une cohue, une mélasse vivante qui sentait l’alcool et l’herbe. Il y avait aussi une haute tension sexuelle, comme si le rapprochement des corps substituait à ceux-ci tous leurs stocks de production en phéromones. Je ne fus pas l’exception qui échappa à la règle. Des questions roulaient dans ma tête. Pourquoi le Septième Ciel ? Quelle idée ma femme avait-elle en tête ? est-ce-qu’on allait danser parmi cette foule de gens ? Cela faisait longtemps que j’avais abandonné cette vie-là. Mais ma femme semblait avoir plus d’un tour dans son sac. Elle me prit par la main et me fit monter un escalier qui donna sur une pièce privée.

De grands poufs disposés autour d’une table circulaire, sur laquelle trainait plusieurs bouteilles de vins et de champagnes, nous attendait. On avait une vue directe sur les gens qui dansait en bas.

Diane s’asseyait en face de moi, une coupe de champagne en main, elle me considérait avec un regard de félin qui me mit inconfortable. Je ne savais par quel moyen ma femme avait subi une transformation de la sorte. J’ai l’impression d’avoir remonté plusieurs années, les temps immémoriaux où je flirtais avec elle dans la cafétéria de la faculté.

  • -Pourquoi as-tu loué une suite privée Diane ?
  • -Pour qu’on ne t’entende pas hurler.
  • -Hurler comment ?

Elle ne répondit pas. Son index tournait lestement sur le rebord de son verre. Quelques minutes plus tard, elle disparut sous la table comme par enchantement. Je me demandais à quoi voulait-elle bien jouer lorsque je sentis une présence, un frôlement presqu’imperceptible au niveau de mon entrecuisse. Une main en forme d’araignée grimpait sur mon pantalon avec une fébrilité exacerbée. Tout mon sang refluait vers mon visage et la température de la pièce monta d’un cran. Les doigts s’attaquèrent à la fermeture éclair qui résistait moins d’une seconde.  Je me raidis de mon siège lorsque des doigts écartèrent mon caleçon et sortit mon sexe qui se gorgeait de sang.

L’instant d’après, il était envahi par une cavité chaude et humide. Je fermais les yeux pour ne pas hurler. J’étais un homme qui pouvait crier comme une petite fillette lorsqu’on le suce et ma femme le savait. Je croyais qu’elle avait oublié cette petite gâterie mais aujourd’hui, j’ai pu constater que c’était en fait moi qui ai tout oublié. J’étais un vieux mec aux passions fossilisées qui renaissaient le jour de son anniversaire.

Une langue, agile comme un serpent, tournait autour de ma hampe en cristallisant chaque centimètre carré de chair qu’elle rencontrait. Elle augmentait la cadence et la ralentissait lorsqu’elle me savait au bord du précipice. Elle était investie dans sa besogne au point qu’elle agrippa mes testicules au passage, les broya doucement sous sa main, enfonça mon sexe d’un coup au fond de sa trachée. Je la sentais qui suffoquait mais elle tenait bon, mon rein se déplaçait par à-coups, mimant un coït en phase terminale. Elle choisit cet instant idoine pour dévoiler son visage, elle était en sueur et ses grands yeux brillaient comme une boule de cristal. C’est à ce moment que je commençais à gémir parce qu’elle m’aspira fortement comme si elle voulait boire tout ce qu’il y avait de liquide à l’intérieur de mon corps. Je tanguais dangereusement et m’enfonçais de plus en plus dans mon pouf. Puis, mon corps se raidit d’un coup sec, dans un rictus mal organisé, j’ai jailli dans la bouche de ma femme. Une inondation écrémée qui fit irruption dans ses compartiments nasaux. Elle avait toujours les yeux rivés sur moi, telle une pute bien dressée.  J’étais encore écroué sous les effets de l’orgasme lorsqu’elle se dressa devant moi, un papier à la main, elle s’essuya le surplus de sperme qui avait débordé de ses narines. Je n’avais jamais vu ma femme aussi belle. Elle me contempla avec un petit sourire satisfait et me dit en roucoulant :

  • -Joyeux anniversaire mon chéri.

 

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7 commentaires
  1. Miloveda DAZULMA dit

    Félicitation à vous ,c’est très beau ce que vous écrivez.

  2. Orll dit

    C’est toujours un plaisir de lire vos écrits ! Bon travail Brother.

  3. Rudolph dit

    Très beau texte

  4. Le psy mélomane dit

    Émouvant !

  5. Esther dit

    Ayayay quelque chose de spécial nn?😂😍😍😍😍😍

  6. Cherlan-Miche PHILIPPE dit

    Pour un voeu, c’est un voeu😂😂😂

  7. […] lire aussi>> Ma femme a des yeux de pute. […]

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