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Ce Rival Insoupçonné

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Comment pouvait-il me regarder dans les yeux et me dire qu’il m’aimait, quand il y avait cette autre femme? D’où puisait-il ce courage pour continuer à me mentir, à me faire croire que j’étais la seule femme de sa vie? Les lèvres de Raphaël se mouvaient depuis une bonne demi-heure mais, je n’arrivais pas à capter le moindre son. Tout ce qui se dessinait dans ma tête, c’était lui et cette femme qui s’envoyaient en l’air dans mon dos. Peut-être qu’ils se moquaient de moi et qu’ils se marraient de ma stupidité quand ils étaient seuls. Cette simple idée me donnait grand envie de lui foutre mon poing dans sa gueule. Mais, ce serait trop facile comme punition. Il méritait que je l’humilie en public. J’appréhendais avec impatience le jour où je lui dirais devant ses amis et sa famille qu’il n’était qu’un sale porc. Je feignais de sourire à chaque fois qu’il était sur le point de se rendre compte que je ne l’écoutais pas. Quand sa main rencontra la mienne sur la table du restaurant, j’ai dû résister de toutes mes forces pour ne pas la repousser. J’imaginais déjà cette même main qui explorait le corps de sa maîtresse et j’en avais la rage. Si avant je pouvais clamer haut et fort combien j’aimais ce mec, il ne restait presque plus rien de ces sentiments. Tout ce qu’il m’inspirait, c’était du dégoût.

 

Les images de mon fiancé et sa maîtresse qu’Ethan mon meilleur ami m’avait envoyées tournaient en boucle dans ma tête. Sur les photos, il n’y avait rien qui démontrait qu’ils étaient amants mais, Ethan ne m’avouerait jamais une chose aussi terrible s’il n’en avait pas la certitude. Parfois je fouillais dans le portable de Raphaël mais, je ne trouvais rien. Un aussi bon menteur était forcément un aussi bon cachotier. Le pire dans tout ça, c’est qu’il ne me parlait jamais de cette Jessica. Je lui demandais parfois s’il avait une amie fille dont il était très proche et il me répondait toujours que non. Pour moi, c’était la preuve ultime qu’il me trompait. Un rire sarcastique s’échappa de mes lèvres. Raphaël, confus, s’arrêta dans son monologue. Il arquait ses sourcils. Son expression m’indiquait clairement qu’il attendait une explication. Son regard hypnotisant me transperçait. Même si je ne l’aimais plus comme avant, son physique plus que parfait ne me laissait pas indifférente.

 

« Excuse-moi. Un truc hilarant vient de me traverser l’esprit. » Lui dis-je sur un ton neutre.

 

Il me détailla longuement comme s’il ne me croyait pas. Il était devenu subitement livide et silencieux. J’ai même cru voir l’espace d’une seconde, sa mâchoire qui se crispait. Ce qui me déstabilisa, c’est ce sourire radieux qui s’installa sur son visage avant que je n’aie le temps de battre des cils. Peut-être qu’il faisait semblant d’être heureux lui aussi. Mais, pourquoi jouerait-il la comédie? Nous n’avions pas une arme braquée contre la tempe qui nous obligerait à rester ensemble. Il pouvait très facilement me dire qu’il avait trouvé quelqu’un d’autre et qu’il ne m’aimait plus. Que dis-je? Il n’était tout simplement qu’un salaud manipulateur qui ne se contentait pas que d’une seule femme. Une autre demi-heure s’écoula dans le restaurant, un temps pendant lequel je faisais semblant de m’intéresser à ce qu’il disait. Notre situation était ironique, nous nous marierions dans un mois. J’hésitais encore entre lui foutre la honte de sa vie le jour de notre mariage ou ce soir pendant la fête de son anniversaire. Cette initiative me nouait les tripes mais, je devais lui rendre la pareille. Tandis que je feignais de tendre l’oreille, une question me ramena brutalement sur terre.

 

-Tu me fais confiance?

Ces quatre mots me firent l’effet d’une douche froide. Nos doigts étaient entrelacés, je ne l’avais même pas remarqué. Raphaël avait l’air inquiet. Si je n’étais pas au courant de son infidélité, j’aurais cru que son regard me criait que son amour était sincère. Une boule me bloquait la gorge, j’avais du mal à cacher mon embarras. Je me sentais déjà mal pour le mensonge que je m’apprêtais à lui dire.

-Bien sûr que je te fais confiance… (Imbécile) finis-je en moi-même. 

Il me raccompagna ensuite chez-moi. Sur le seuil de ma porte, il allait m’embrasser mais, je m’empressai de le prendre dans mes bras pour éviter le baiser. Cette situation ne pouvait plus durer, j’avais pris une décision.  C’était ce soir que j’allais le ridiculiser devant tout le monde.

***

Il était aux environs de vingt-deux heures quand j’arrivai chez-lui. J’avais choisi ma tenue la plus sexy pour rompre avec lui en beauté. Jamais de ma vie n’avais-je porté une robe aussi courte et moulante. Peu importe comment était cette Jessica physiquement, elle n’arriverait pas à le faire oublier ce dernier souvenir de moi. Chaque parcelle de mon corps allait être gravé à tout jamais dans son esprit. Nulle part, il ne retrouvera pareille femme. Il s’en mordra les doigts tout le reste de sa vie. Car, les maîtresses ne resteront que des maîtresses.

 

La fête battait son plein. Les gens piaillaient sous la musique assourdissante qui me tapait dans la poitrine. La plupart des hommes regardaient indiscrètement dans ma direction se disant sûrement que Raphaël était chanceux. Fière d’avoir fait l’effet escompté, je me sentais légère. Tandis que je recherchais l’heureux élu du regard, quelqu’un me tapota l’épaule. Ethan, un peu éméché et même trop pour un début de soirée, me félicitait maladroitement pour ma tenue.

 

-Alors, là, si on ne t’élit pas la plus belle femme de cette fête… Disait-il en gesticulant. Je me casse, sista. Je rentre direct chez moi. 

C’était la première fois qu’il m’avait appelé sista. Ce qui me surprenait, c’est qu’il dénigrait toujours ce mot qu’il disait être le synonyme de lesbienne. Quand nous étions à la fac de médecine ensemble avec Raphaël, nous avions l’habitude de le taquiner en l’appelant sisto. Il se fâchait toujours et nous faisait la gueule pendant une semaine entière. Cela faisait trois ans que nous avions terminé nos études mais, nous étions restés le bon vieux trio d’amis indestructibles. Ce qui à présent me déchirait le cœur, c’est que je m’apprêtais à faire le truc qui nous diviserait à jamais.

 

 Deux bras vigoureux m’enlacèrent soudainement, me sortant ainsi de mes pensées. Je n’avais pas besoin de voir son visage pour savoir de qui il s’agissait. Son habituel parfum envahissait l’atmosphère et me fit incroyablement me sentir bien malgré moi. Toutefois, je m’efforçais de me rappeler que je n’étais pas la seule femme de sa vie, que je n’étais pas aussi spéciale qu’il essayait de me faire croire. Quand il se pencha pour me murmurer au creux de l’oreille, des frissons me parcouraient tout le corps. Je détestais de l’admettre mais, il me faisait encore de l’effet.

 

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– Tu cherches à me rendre fou ce soir, n’est-ce pas?

‘‘Oh, si tu savais!’’ J’avais envie de lui répondre. Je me contentais d’hocher la tête. Je ne supportais plus sa présence. Il me présenta à quelques personnes qui ne me connaissaient pas encore. À chaque fois qu’il disait ma fiancée, j’ajoutais secrètement ‘‘ex’’. Plus le temps s’écoulait, plus j’avais la traque. Après quelques verres et une danse serrée collée, je lui donnai une petite boîte emballée d’un papier cadeau. Je lui demandai de lire ce qu’il y avait dedans comme une annonce surprise. Il était très excité de lire mon fameux discours. Peut-être s’imaginait-il que j’attendais un enfant de lui.m

Il réclama l’attention de ses invités. Le DJ coupa la musique et la salle fut plongée dans un silence stressant. Ses yeux pétillaient de joie, il ne se doutait pas qu’il était sur le point de se ridiculiser tout seul. Mes yeux rencontrèrent ceux de sa mère, je baissai la tête, gênée. Je me sentais mal pour sa famille mais, je n’avais pas le courage d’annuler mon plan. Tout le monde était suspendu aux lèvres de Raphaël. La joie était audible dans sa voix. Quand il souriait, il était encore plus beau. Des fossettes apparaissaient sur ses joues. Si seulement, il n’avait pas cette Jessica.

– Merci pour ces années de bonheur, ces années où tu me faisais sentir que j’étais spéciale. C’est à mon tour de te rendre la pareille pour tout ce que tu as fait. Aujourd’hui, je te donne le meilleur cadeau du monde lisait-il avec enthousiasme…

Toutefois, son sourire disparaissait à mesure qu’il s’approchait vers la fin. J’aperçus du coin de l’œil la fameuse Jessica qui se pointait finalement. C’était la première fois que je la voyais face à face. Elle ne portait presque pas de vêtements, ce qui n’était pas surprenant.

-Tu n’auras plus à te cacher, Raphaël. Je te rends ta liberté pour te taper librement ta… pute finit Raphaël sur un ton d’interrogation. Une pluie de murmures s’abattit sur la salle. Tout le monde nous regardait avec stupéfaction. Comme j’aurais aimé être invisible à ce moment-là. Il leva rapidement les yeux vers moi, horrifié. Sa bouche restait entrouverte, il semblait chercher ses mots. Mes jambes devinrent subitement trop faibles pour supporter le poids de mon corps.

-C’est quoi cette mascarade parvint-il à articuler malgré la confusion qui semblait le déstabiliser ? Jessica avait autant l’air surprise que le reste de la salle. On dirait même qu’elle regardait Raphaël avec pitié. Ethan, de son côté, se sentait coupable. Il osait à peine soutenir mon regard. Je ne m’attendais pas à cette réaction de sa part. Je croyais qu’il serait à mes côtés pour me consoler. Raphaël s’approcha de moi, des larmes roulant sur ses joues. C’était la première fois depuis ses onze années que nous nous connaissions que je le voyais pleurer. Mon cœur se compressait face à cette vue. Il n’y avait plus aucun doute. J’avais fait la plus grosse erreur de ma vie.

-Ethan… C’est Ethan qui te l’a dit, n’est-ce pas me demanda-t-il d’une voix presqu’inaudible? Je me mordillais nerveusement les lèvres. Je me contentais d’hocher la tête. J’avais du mal à le fixer.

 

-Figure-toi qu’il m’a dit la même chose à ton sujet. Mais, je ne l’ai pas cru. Devine, pourquoi. Moi, j’avais confiance en toi lâcha-t-il amèrement. Mes yeux s’écarquillèrent suite à son aveu. La terre se dérobait sous mes pieds; J’avais la nausée. Je ne comprenais plus rien. Pourquoi Ethan nous ferait-il une telle chose? Il ne me laissa pas le temps de réagir qu’il se dirigeait déjà vers Ethan, les poings crispés. Un premier coup de poing partit, Ethan perdit son équilibre. Un autre s’en suivit qui l’envoya bouffer le sol. Quelques hommes tentèrent de maîtriser Raphaël qui était complètement hors de lui.

 

– Si tu étais un homme, un vrai, tu lui aurais dit que tu l’aimais lui lança Raphaël.

 

Ethan essuyait ses lèvres ensanglantées. J’étais figée sur place, digérant encore ce qui venait de se passer.

 

Ethan s’approchait dangereusement de lui tandis que deux hommes tenaient Raphaël par les bras. Des larmes affluaient à ses yeux alors qu’il lui disait ces mots.

-C’est toi… Raphaël, c’est toi que j’aimais… 

Leysha Claendjie Kimara Jeune

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6 commentaires
  1. Cruff Joseph dit

    L’amour et son triangle infernal. Ahhh
    Tres beau texte, et j’ai hate de voir la suite. Il y en aura une, n’est ce pas?

    1. Leysha Claendjie Kimara Jeune dit

      Merci pour ton commentaire. ? Pour l’instant, je compte m’arrêter là.

  2. Spender dit

    Wololoy?? texte la bon
    Men podjab Ethan gad sa lanmou fè

  3. Michelson dit

    Waw waw waw quel Beau texte, j’attend tellement la suite de cette histoire et ce qui m’importe le plus c’est l’expression du visage de l’ex de Raphaël. Ethan l’homme au ponyèt kase?

    1. Leysha Claendjie Kimara Jeune dit

      Merci ? Pour le moment, je vous laisse imaginer la suite.

  4. Jean Edouard dit

    Surpris pendant yo t gentan pieger m nan observation m (keu c previsible epi gon kout plume ki fet mpat wè )

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