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Le dernier des hommes

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Je suis de ces hommes qui gagnent des choses,

Des combats menés tout seul,  en silence, dans le noir, dans le vide, 

Devant le miroir plaqué contre le mur de leur héritage,    

Derrière leur  incroyable passé, et devant leur avenir, un avenir si prometteur, 

Avec des larmes qui s’amusent à couler à flot, de l’intérieur, 

Et qui s’autorisent à larmoyer leurs yeux, mettant à nu leur dégout 

Je suis de ces hommes qui gagnent des choses, 

Des victoires non espérées, après tant de blessures, tant de courbatures, tant de luttes

Des cœurs conquis à la désinvolture,  des âmes guéries  après tant moment de fous rires  

Des espoirs qui n’arrivent qu’avec la rosée qui humidifient leur être. 

Je suis de ces hommes qui gagnent tout et je suis également de ceux qui ne gagnent rien du tout. 

Je suis de ces hommes qui perdent des choses,

A la lumière du jour, pendant les premières blancheurs de la matinée, 

Qui perdent leur estime sous un soleil rasant et écrasant,  juste au coin le plus éloigné de la rue, 

Sans avoir été sous le sédatif, au su et au vu des passants mal voyants, 

Des personnes qui leur jugent mais qui font encore pire qu’eux, 

Je suis de ces hommes qui perdent leur force à un moment donné, tellement qu’ils en ont assez, 

Qui fument leur fierté pour ne pas trop en abuser, 

Je suis de ces hommes qui perdent leur sens, à cause des choses vues, des choses entendues mais qui sont insupportables à retranscrire, 

Qui perdent la notion du temps parce qu’ils restent trop enfermés, trop recroquevillés dans leur carapace. Je suis de ces hommes qui perdent tout et je suis également de ceux qui ne perdent rien du tout. 

Je suis de ces hommes qui vivent des choses, 

Chaque jour, du matin au soir, mais surtout le soir, des choses horribles, qui leur font tressaillir, qui horripilent leur sang-froid ; 

Des choses honteuses qui ingurgitent leur honneur, terrassant leur amour-propre ; 

Marchant nuque courbée, tellement qu’ils n’ont plus de couilles à se regarder ni se laisser admirer; 

Je suis de ces hommes qui vivent des choses, après une longue journée de durs labeurs, 

Dans une petite chambre désordonnée, mal entretenue, hermétiquement fermée ; 

Avec leurs mains innocentes et coupables qui tiennent un vieux roman érotique dans lequel leurs yeux restent figés, juste pour se désaltérer ;  

De ces hommes qui, quelque fois, vivent des choses, paradisiaques, sous un beau drap, avec un être humain, allongé nu dans leur lit et qui gémit fort jusqu’à réveiller les voisins de leur profonde léthargie ; Qui méditent sur le futur à travers un corps qui se frotte contre le leur, une âme sensible connectée à la leur ; 

Je suis de ces hommes qui vivent des choses, toutes sortes de choses mais je suis également de ceux qui ne vivent rien du tout. Je suis JoPo, le dernier de ces hommes.  

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Jonathan Paul

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