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Fais moi mal

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Le temps était à l’image de mon âme ce soir. Maussade et triste. Les gouttes de pluies s’écrasaient sur la vitre tout comme mes larmes, ruisselant sur ma joue. Mon cœur n’était plus qu’un papier froissé, utilisé pour écrire la mauvaise histoire dont les premières lignes avaient pourtant été réussies. Le verbe aimer. J’ai su à mes dépens le conjuguer qu’à la première personne ; Pas que je ne voulais du Nous mais ce dernier fut un pronom utopique que malgré tout j’ai su transformer en un crédo. Tu étais la prière que je récitais du lever au coucher du soleil. L’horizon était incertain, cependant tu étais un avenir que je prenais plaisir à tracer.

Un avenir qui me fera souffrir.

J’essuyais mes larmes mais regrettablement je ne pouvais faire de même pour ton souvenir ; qui bouleversait mon âme. Il suffit que mes paupières soient closes pour que je vois ton sourire, pour que d’un coup ton parfum embaume mon être, ta voix résonnait encore en moi si bien que je me surprenais à sourire seule en remémorant tes phrases. 

Mes nuits sont devenues cauchemardesques. Je me réveille avec cette sensation de vide car ma raison d’être n’est plus. Je m’étais habituée à exister pour toi, et avec toi. 

Seule je suis perdue.

La notion du temps je ne l’ai plus.

Mes jours se succèdent et se ressemblent. 

Je ne suis plus qu’une âme sans vie.

Car avec mon essence tu es partie.

Ô Combien je t’ai aimé. Combien parfaite je voulais être à tes yeux. Combien être ta femme j’en ai rêvé. La vie s’est bien moquée de ma naïveté quand je clamais haut et fort que tu étais l’homme de ma vie. Lorsqu’avec mes amies, les robes de mariée remplissaient notre galerie photo, elle en a bien ri. Mais ce soir où nue dans tes bras nous jonglions sur le nom de nos futurs enfants, elle a trouvé que c’était assez, que nous faisions trop et que je me perdais dans un futur sans présent et qui serait bientôt du passé.

À compté de ce jour tu as changé. Tes mots ne cadraient plus aux promesses faites. Je ne fus plus à la hauteur d’aucune de tes attentes. Je ne fus plus à ton goût. À tes yeux, je n’étais qu’une expérience de plus, un simple trophée sur ton tableau de chasse. Mes sentiments n’avaient plus aucune importance. La saison où je fus ta reine pris fin, une nouvelle commencera mais je ne serai plus de ton royaume.

J’aimerais te haïr, te maudire mais j’ai du mal à le faire. Tu représentais trop pour qu’en un simple claquement de doigts tu disparaisses de ma chair. Je préfère me haïr. Il m’est beaucoup plus facile d’en vouloir à ma naïveté que te détester pour m’avoir utilisée et vulgairement jetée.

L’amoureuse écervelée n’a rien vu venir, mais comment aurais-je pu ? À ce jeu tu étais doué et je n’étais là que pour perfectionner ton art. Avant même que mes doutes s’installent, ton assurance m’envahissait. Tes explications cadraient si bien que je m’en voulais de douter.

Il n’y a de sacrifices que je n’étais prête à consentir pour toi. Rien n’était assez beau à mes yeux pour toi. Le meilleur est tout ce dont j’aspirais pour toi. Mon univers était toi. Toi et toi seul. Tu partageais mes rires, écoutais mes jérémiades, chassais les ombres de ma vie avec la lumière de ton amour. Cette confiance que j’ai su cultiver à mon égard je te le devais. Tu n’étais pas devenu qu’un simple amant, tu étais également mon meilleur ami, celui en qui, j’avais placé une confiance aveugle.  Alors pourquoi ?

Pourquoi moi ? 

Représentai-je une proie facile pour le chasseur indétrônable que tu étais ? L’amour que j’avais pour toi était-il insignifiant au point de n’avoir aucun remords en me rabaissant ?

Qu’est-ce que j’aurais dû dire et que j’ai fait taire ?

Qu’ai-je fait où qu’ai-je omis de faire ?

Ces questions et mille autres me hantaient et m’anéantissaient à petit feu. On a beau me dire que je méritais mieux mais personne n’était apte à comprendre que je l’avais déjà trouvé. Tu étais mon idéal au point qu’aujourd’hui, même après les humiliations subies, j’ai du mal à détruire l’image que j’ai de toi.

Ton absence me détruit. L’estime que j’avais de moi a pris un coup. Je n’étais qu’une pâle copie de la version authentique. Ton départ a fissuré le miroir de mon être mais il est encore en un morceau. Si je reviens souvent vers toi, ce n’est pas parce que je n’ai pas compris que toi et moi n’étions qu’illusion, mais parce que je veux que ton indifférence, la froideur de tes mots me blessent, que tes mots me fassent mal. Je veux bien plus qu’une fissure, je veux que tu me réduises en miette ; ainsi chaque fibre en moi ne vibra plus pour toi.

Je veux avoir mal pour avoir perdu mon temps à t’aimer. Je veux que ton souvenir me submerge dans le néant parce qu’il n’y a qu’en prenant conscience de mon mal que j’arriverais à te retirer sur le piédestal que je t’avais mis. Cette douleur doit me servir de leçons pour qu’à l’avenir je me rappelle que l’amour peut avoir les yeux du diable.

Lire aussi>> Ma femme a des yeux de pute.

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4 commentaires
  1. Darsheline D. dit

    Très beau texte Fedline😊

  2. Judline dit

    C’est un texte super. C’est un texte qui exprime exactement ce que certains ne veulent pas se dire. Oui on a conscience que telle ou telle relation nous fait du mal mais on ne peut s’empêcher de porter le même estime à l’être aimé.

  3. Djane dit

    C’était comme ci ton texte me décrivait, j’ai été tres émue. Très profond.

  4. Salina dit

    Beaucoup d’entre nous s’identifiera a ce texte.. mais bon! « Ça ne regarde que vous » dira-t-on…
    Très très beau texte

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