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Mademoiselle Erotik #3

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J’adore les hommes avec le torse bien sculpté, et ceux-là aussi qui sont de grande taille. Mais ce ne sont jamais ces choses qui me donnent envie de coucher avec eux. Ce qui m’attire sexuellement vers un homme peut paraître bizarre certaines fois.

À force d’interroger mes amies, j’ai compris que la majorité des hommes ignorent ce qui peut bien attirer une femme. Ce n’est pas tout le temps une longue queue, ni un corps bien fait et encore moins un beau visage. Les choses qui font envie aux femmes peuvent paraître insignifiantes. Comme la démarche d’un homme, sa voix ou encore sa coupe de cheveux. Mais ce qu’il faut que chaque homme retienne : ce qui attire une femme, n’est pas forcément ce qui en attire une autre.

Certains hommes l’ignorent peut-être, mais autant qu’ils adorent les fesses, les femmes aussi en adorent. Pas trop rebondies, ni trop plates. Oui ! Certaines femmes adorent les hommes avec un peu de fesses. Car autant que les hommes aiment donner des fessées, les femmes aussi aiment. Mais sauf qu’elles sont un peu plus réservées en ce sens.

Moi par exemple, je suis d’abord et avant tout sapiosexuelle. Parce que, rebelle et provocatrice comme je suis, un homme qui remet tout ce que je dis en question sans faire preuve d’arrogance ni me rabaisser, est toujours la bienvenue. Ça pimente toujours les discussions quand un homme a un QI au-dessus de la moyenne. Oui ce qui m’attire physiquement chez un homme vient après le niveau de son intelligence.

J’aime qu’un homme ait de jolies fesses. La pomme d’Adam aussi m’attire. Pas celle-là qui donne l’impression qu’il va s’échapper du cou de son propriétaire et vous sauter dessus. Mais un joli cou avec une pomme d’Adam peu visible m’attire pour je ne sais quelle raison. Je dois cette attirance sûrement à ce jour où j’ai vu Rayan boire une limonade à la plage. Sa pomme d’Adam se soulevait à chaque gorgée et quelques gouttes s’échappaient de sa bouche pour atterrir sur son torse. Tout l’érotisme que dégageait cette scène m’avait laissé bouche bée. Quelque chose d’autre m’attire vers les hommes… Leurs mains. Elles ont pour moi un truc sexy que je ne cherche pas à comprendre.

Ma mère a soutenu que je dois sûrement être folle, quand je lui ai dit que je ne me marierai jamais avec un homme qui a des mains moches. Et oui. Pour que je couche avec un homme, il est primordial pour moi qu’il ait de jolies mains avec des ongles bien manucurés. Et si ses doigts sont longs, c’est la cerise sur le gâteau. Ainsi, je vérifie toujours discrètement les mains d’un homme avant de tenter quoi que ce soit de sexuel avec lui. Parce que je ne voudrais pas qu’au moment de l’acte, alors qu’un de ses doigts est bien au chaud dans mon intimité, penser qu’il a peut-être de la crasse sous les ongles. Juste ciel ! Ce serait une horreur.

Si ma mère pense que je suis dérangée parce que je mets l’accent sur une chose qui en va de l’hygiène même d’un homme. Que penserait-elle de mon amie Fedline, qui soutient que ce qui fait mouiller sa culotte sont les poignets d’un homme ? Nos amies ont toutes éclatées de rire quand elle a dit cela. Sauf moi. Je ne me suis pas moquée d’elle, parce qu’à bien y réfléchir, en smoking et avec des beaux boutons de manchette, les poignets d’un homme portant une jolie montre sont diablement sexys.

Fedline m’a invité une fois à la vente signature d’un roman. Je suis plutôt fan de poésie, mais je n’ai pas décliné son invitation. À l’époque, j’avais 20 ans et l’auteur était un homme de 32 ans qui s’appelle Eddy Sympa. Je ne l’ai pas su en lisant sa biographie, mais bien parce que quelques jours après cette vente de signature nous avions fait plus amples connaissances. J’insiste sur les mots « plus amples » parce que nous n’avions pas fait que bavarder.

Ce jour-là, avant de signer les exemplaires que chacun de ses lecteurs dont moi avons acheté, il a lu un extrait de son bouquin. Ce fut sa voix qui me poussa à m’intéresser beaucoup plus à lui qu’à son livre. Et dès le moment où il a commencé à parler, je n’ai pas cessé de le regarder. Il avait un visage plutôt banal, et si j’étais plus grande, j’aurais qualifié sa taille de ridicule. Mais il avait une bouche que j’ai voulu qui lise autre chose que quelques paragraphes de son bouquin. Il avait la voix, la pomme d’Adam, des poignets dont je suis sûre que Fedline a pris le temps de contempler, et lorsqu’arriva le moment où il fallut qu’il signe mon exemplaire… J’ai réalisé qu’il avait également des mains qui répondaient à chacun de mes critères. Des ongles manucurés et des doigts bien longs. Les plus belles mains que j’avais vues jusque-là.

  • -Mademoiselle ?

Il avait signé mon livre et me le rendait, mais perdue que j’ai été dans la contemplation de ses mains, je n’avais pas remarqué.

  • -Oui ? ai-je répondu telle une gamine intimidée par son coup de cœur.
  • -Un problème ? demanda-t-il.

Il me regardait avec l’air d’une personne sincèrement inquiétée. Je devais sûrement avoir l’air d’une idiote. Je ris aujourd’hui encore du comportement de jeune pucelle dont j’avais fait preuve.

  • -Non. Mais…
  • -Mais ?
  • -Vos mains… Vous avez de belles mains, lui ai-je dit.

Après cela, j’ai doucement mordillé mes lèvres et je l’ai regardé de façon à lui faire comprendre que ce n’était pas juste un compliment. J’ai toujours été comme ça. Dès que j’ai été capable de comprendre certaines choses, quand je voulais une chose, je le faisais savoir et quand j’avais une autre sur le cœur, je le disais.

Mes paroles l’ont fait sourire, pas parce qu’il n’avait pas envie d’éclater de rire, mais bien parce qu’il se retenait à cause des autres qui faisaient la queue. Je l’ai compris sur les plis que faisaient les commissures de sa bouche. Au lieu de me tendre le livre comme je m’y attendais, il y écrivit autre chose avant de me le tendre.

Je suis sortie de la ligne sans le quitter des yeux, histoire de lui montrer que j’insistais sur le fait qu’il lui faudrait signer quelque part d’autre, que sur la deuxième de couverture de mon exemplaire. Mais je voulais aussi savoir ce qu’il avait écrit après mon compliment provocateur.

Sous mes yeux étaient étalés ces mots :

Mon numéro est le 46 01… Appelez-moi si vous voulez savoir ce que je fais d’autres à part écrire avec ces belles mains.

Il avait compris mon message…

 

Lisez aussi>>Mademoiselle Erotik #2

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2 commentaires
  1. J-Sley dit

    Très beau texte. Merci pour cette délice !

  2. Stenley Orbruth DORISCAT dit

    Joli et excitant ton texte! Parfois, en parcourant des yeux ton texte, j’ai cette idée assez tordue de t’identifier au personnage principal. Cela pourrait s’expliquer , peut-être, au fait que la part fictive est vraiment minime, tout sonne authentique.
    Bon travail Rebelle!

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