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Clito, mon plaisir, mon péché

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Peur ? Fuite ? Pudeur ? J’ignore pourquoi. Dieu sait combien de fois j’y ai pensé. Plus je grandis, plus je me sens attirée vers lui. Ma plus grande phobie, ma plus grande curiosité. Refusant de trahir la confiance de ma mère, limitée par toutes ces pensées mesquines qu’on m’a inculquées depuis l’enfance, mais éprise par cette pulsion, je me suis créée ce petit monde paradisiaque, confortable et sans risque. J’ai voulu découvrir ce fruit défendu qui a poussé Eve à nous faire subir ce sort. Au début, j’étais hésitante, gênée et inconfortable, étrange dans ma propre intimité. Impatiente que la nuit tombe pour me bondir dans le noir, seule, offrir à mon être la possibilité de s’exalter, sentir la vibration du point culminant de mon sexe sous le rythme de mes phalangettes. Quel plaisir intense ! Je prends conscience de mon corps, je sens que j’existe, et je ne souhaite pas que cela se termine. Je pense à ces sentiments peureux qui m’ont hanté depuis si longtemps, mais je ne veux plus que l’on me voit comme une fille bornée du haut de mes 17 ans. Plus je pratiquais mon péché mignon, plus j’éprouvais le désir de me sentir femme, comme mon amie, comme ces innombrables filles. Elles l’ont compris. Ainsi David se pointa.

J’ai toujours aimé sortir avec les filles, mais ce jour-là, mon soleil n’était pas luisant, et l’idée de tout annuler me passait mille et une fois par la tête. Il était déjà trop tard, et c’était quand même le jour le plus important de ma vie. On se rendit à cette résidence d’une amie à Fermathe, là où on m’avait réservé la grande cour à l’arrière, cette terrasse aux conceptions en briques que j’aime tellement, et quelques chambres parmi celles qui donnent sur la route et desquelles on peut voir les jolies plantes qui ornent la clôture. Catherine s’en était bien chargée ! Moi qui avais simplement versé ces maudits frais à force d’avoir trop de fois entendu me crier: « mais ce sera quand même une nouvelle étape dans ta vie, tu vas avoir 18 ans ! », je m’en fichais complètement. Elle arrivait à transformer une simple idée de trouvaille en une magnifique soirée qui déjà annonçait plein de surprises. À mesure que je m’approchais de la scène pour prononcer mon petit discours de bienvenue, la lumière bleutée de la salle dévoilait de plus en plus ma silhouette mince munie de ses courbes bien assorties sous cette robe grise et moulante que je portais ce soir-là. Les yeux rivés sur moi comme si je défilais, le sourire éclatant des invités, tout cela me firent jurer à mes pieds de ne pas laisser voir ma timidité dans ces escarpins rouges de 8 centimètres.

  • -Bienvenue à tous, dis-je, pour enfin me libérer de ce poids embarrassant. Les mots me sont insuffisants pour exprimer à quel point je suis à la fois émue et hésitante ce soir à franchir cette nouvelle étape de la vie qui m’incombe tant de responsabilités. J’en ai peur. J’aurais préféré que la vie s’arrête à 17 ans et recommence à nouveau, jusqu’à dix-huit fois.  De toute façon, je ne puis faire marche arrière, je vais les endosser. J’ai donc tout l’honneur de vous voir assis autour de ces tables ce soir pour déguster avec moi les premiers fruits de cette dix-huitième récolte. Que la fête commence !

 Sous des applaudissements, des vœux et sifflements lancés vaguement au milieu du public, je descendais de l’estrade quand soudainement je vis Catherine accourir vers ma direction.

  • -Il est là, me chuchota-t-elle.
  • -Qui ça Cat?

Cette nouvelle n’était pas à la hauteur de ma compréhension. Elle devait se charger de tout, c’était bien sa besogne ! Je lui avais seulement confié la liste de mes invités et elle avait comme responsabilité d’empêcher à quiconque qui n’y figurait pas d’entrer.

  • -Tu crois que j’allais te laisser faire comme d’habitude? Tu t’entraines à la mort Jessy ! Tu es trop solitaire !

Je ne comprenais toujours pas. Et elle ajouta:

  • -Les autres filles et moi, nous avons pris le soin de t’amener un invité spécial. Je t’assure que c’est le meilleur parmi tes innombrables admirateurs qui ont peur de t’approcher à cause de ton sale caractère.

J’étais surprise, pas de la nouvelle, mais de constater à quel point les filles pouvaient déceler mes envies. Fallait-il que je fasse quand même des gestes capricieux, l’air étonné, le regard questionneur et le visage exprimant ma nervosité. Elle ne me donna pas le temps de répondre, d’un signe de la main, le gars, entouré des autres filles à l’arrière comprit qu’il devait s’approcher.

  • -Bonsoir Jess !

Ah ! Il a osé m’appeler comme mes amies, me dis-je. D’un air désintéressé, je me tournai lentement vers lui. À mesure que je pirouettais, le rythme des battements de mon cœur s’accélérait, jusqu’à vouloir dévoiler mon enchantement. Je le retins. Juste en face de moi, j’arrivais à sentir une activité bouillonnante qui s’opérait entre la distance qui me séparait de lui. Elle était pareil au processus d’explosion du grand Bang qui donna naissance à l’univers, pareille aux fortes vagues de la mer caribéenne qui annonça l’arrivée du grand cyclone Mathieu, tant entre lui et moi la pression était forte.

  • -Je suis David, David Armant ! Et fit un pas pour se mettre plus près de moi, la main tendue, attendant que je la serre.

Les filles s’éloignèrent de nous. Je restai seule avec ce parfait inconnu, debout, à l’entrée de cette salle sombre dont la lumière de la cour laissait voir à peine l’unique table au milieu du grand vide qui y régnait. C’était prévu ! Les filles savaient fort bien que j’avais l’intention de rester seule à cette soirée. En dépit du contexte festif, je voulais rester fidèle à cette pratique annuelle de méditation le jour de mon anniversaire. Oui je souhaitais rencontrer quelqu’un, mais pas à cette soirée. Ce n’était pas le moment idéal. Je ne crachai mots…

  • -Et si on entrait pour s’asseoir un peu? Me proposa-t-il.

C’est à ce moment que mes yeux qui balayaient son corps se levèrent pour le regarder dans ses yeux marrons à peine visibles sous ses sourcils bien foncés. Plus j’analysais chaque petit coin de son visage, plus j’avais l’air incommode. Il resta alors debout et penché sur son côté droit, le pied gauche en avant comme pour tenir l’équilibre et croisa ses bras. J’admirai discrètement sa bouche mince, mouillée de salive, entrouverte, qui laissait voir ses incisives supérieures devinant sa gencive violette. Noir, faisant le 1 mètre 78 à peu près, mais mince, David avait l’air super craquant d’un homme qui est à la genèse de sa vingtaine. Malgré le regard méprisant que je lui jetai en entendant ces mots ENTRER POUR S’ASSEOIR, je fis quand même le mouvement auquel il s’attendait. Mon invité « surprise » me suivit…

Je m’apprêtais à gagner l’un des sièges quand d’un mouvement brusque il prit les devants pour me sortir une chaise sous la table. Preuve de galanterie, dit-on. Aussi rapidement que l’acte, mon regard lui permit de comprendre que ce n’était pas nécessaire. Toutes ces attentions singulières ne m’intéressaient guère. Autant penser au bonheur de la femme qu’à l’homme; cette convergence m’écœure. Éprise par le désir de le connaître, je mis de côté tous caprices. On parla de tout, de rien, de nous surtout. Des éclats de rire remplacèrent aussitôt mes moments de méditation et de solitude, chassant toute sombritude de la salle. Il était distrayant. Chaque mot qu’il prononça était comme des pas mesurés qui devaient tôt ou tard l’emmener à sa destination; je remarquai très tard qu’il n’y avait plus de distance entre lui et moi. Je pouvais faire un recul, mais l’odeur de son parfum et ses lèvres tendues me retinrent. Entre mes convictions et ma raideur, mes envies prirent le dessus.

D’abord la lèvre inférieure, ensuite la lèvre supérieure, doucement, tendrement. L’inférieure, la supérieure, et on entre en profondeur pour déguster avec délicatesse cet organe rosâtre et mobile; et on recommençait à chaque fois. On reprenait l’exercice et l’idée me rappelant que c’était un inconnu partait. Le présent était le seul temps qui me resta à l’esprit et j’ignorais tout ce qui se passait à l’extérieur. L’inférieure et la supérieure, et je ne voulais plus me séparer de cette chaleur humide. Sa main gauche dans ma crinière; ma paume sur ses joues, sa main droite autour de mes hanches peinait par moment à atteindre un niveau plus bas. Ses gestes me laissaient comprendre qu’il voulait aller plus loin, je ne voulais pas me séparer de cette chaleur humide. Alors que ma paume prenait congé de ses joues pour retenir son cou, ses lèvres lâchaient les miennes, flottaient mon visage pour aller prendre refuge entre mon menton et mon épaule droit. Pourquoi avait-il mis autant de temps, me dis-je. Au moment où je sentis l’humidité de ses lèvres sur mes seins, j’abandonnai mon corps à lui. Il les titilla ! Quel béat ! J’arrivais à sentir la cyprine qui me mouilla. Je pensai aux filles, elles me répétaient que plus les hommes s’enfonçaient dans l’abîme, plus le paradis devenait visible pour les femmes. C’est à ce moment que je pris conscience de ce qui était arrivé à Eve car ma pomme aussi se pulvérisa et j’arrivais à voir l’océan rouge qui m’entourait. C’était mon premier ébat, et pour la première fois, j’aimai la souffrance, elle était douce. Je voulais hurler de joie, mais je me souvins de mes invités dehors, tout justes devant la porte de cette chambre où il me transporta. Il continuait à faire ses va-et-vient, mais à un rythme moindre. J’étais à mon début, et lui de sa jouissance il se rassasia.

Pourquoi fallait-il s’arrêter? Comment ne pas voir que ma soif y était encore? Je devais atteindre mon paroxysme. Je le regardai avec l’envie de lui presser le cou et lui crier  » putain reste !  » mais il n’y avait plus de trait d’union. Est-ce vraiment de ça que les filles parlaient? D’ailleurs, étaient-elles encore là? Un silence régna dans l’espace. David se retira de la pièce. Il était trois heures du matin, et mon envie demeurait encore.  Oui je voulais me sentir femme, mais si ainsi est faite la cour des grands, je préfère rester enfant majeure, pensai-je. Il ne fallait pas le faire, me répétais-je. Je ne pensais ni à ma mère ni à mes peurs. Il ne fallait pas le faire, je regardai le drap blanc qui devint rouge au départ de ce qui me rendait divine, et mon envie demeurait encore. Je réfléchis à mon péché mignon. Pourquoi j’avais tant de mal à l’accepter comme normal ? D’où me venait ce doute ? Je n’arrêtais pas de me questionner et mon envie demeurait encore. Je ne pus lutter contre mon corps mais j’arrivais à briser la chaine, et l’insolite refit surface pour une énième fois. J’éteignis les lumières de la salle pour avoir la même sensation que d’habitude. Assise, mon dos contre le mur, j’écartai mes jambes et je commençai à caresser mon pubis avec ma main droite, alors que l’autre se retournait vers mon sein gauche. À mesure que mes yeux se fermaient, ma main prenait contact avec mes petites lèvres pour enfin atteindre mon refuge de plaisir. J’accélérais ou allais lentement quand je voulais. Mes recommencements éternels me mirent en symphonie avec la brise du matin. Dans ce silence de l’aurore, mes gémissements remplacèrent tous coqs. J’accélérai à nouveau, c’était vibrant ! Je le sentis venir et je ralentis. Enfin, j’avais joui, et il fit jour… Aujourd’hui, j’ai brisé mon cocon mais jamais je ne me repentirai de ce péché ; je le préfère à l’égoïsme.

 

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Christ-Nertha INNOCENT

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